person holding red round medication pill

Pour nous, impossible de partir plusieurs semaines dans la montagne à l’improviste. Les dangers sont nombreux: que ce soit le risque de manquer d’eau, de nourriture, de se blesser, de se faire piéger par un orage, … Si on ne peut pas tous les éviter, on peut au moins se préparer à les affronter et effectuer un maximum de repérages en amont pour partir l’esprit un peu plus léger.

1. Les outils

Pour préparer notre périple, nous avons utilisé:

  • QGis: un logiciel de cartographie: pour le tracé et tous les waypoints
  • PyQGis: pour créer des scripts python dans QGis, permettant entre autre de convertir notre trace en FitFiles et les mettre sur les montres Garmin.
  • Excel: pour les listes de matériel, de nourriture, les TODO, … (déformation professionnelle?)

C’est Florian qui s’est presque entièrement chargé de la mise en place du projet QGis, des scripts, et de nos supers tableaux excel. Ensuite nous avons travaillé tous les deux à remplir tous ces joyeux fichers.

2. Préparer le tracé

Il n’est pas très difficile de trouver des traces GPX du GR10 sur internet, nous sommes donc parti de cette base. Ensuite pour les morceaux que nous avons ajouté, il y a deux types:

Les sentiers balisés

Ils sont souvent indiqués sur les cartes IGN: vous savez, ces petits chemins en trait rose continu ou en pointillé. Ils indiquent d’autres GR ou des dérivations. On a repéré et dessiné les traces qui nous intéressait à la main sur QGis.

Les sentiers non-balisés, les hors sentiers

Ceux-là ne sont pas indiqués sur les cartes IGN, cependant on peut parfois les trouver sur OpenStreetMap. Dans notre cas, ça concerne essentiellement les sommets et certains bouts de HRP (Haute Route Pyrénéenne). On a récupéré les traces GPX sur internet, ainsi que les topo-guides détaillés et illustrés de préférence. Le site Topo Pyrénées est une vraie mine d’or pour ça !

 

Image de la trace GPX du GR10

Le tracé original du GR10, 900km et 55km de dénivelé.

3. Préparer les étapes

Au départ, nous avions donc prévu un classique mais non moins incroyable GR10, en se donnant deux mois pour le traverser.

Pour prévoir notre itinéraire et les différentes étapes, nous sommes parti de cette contrainte de temps: 2 mois de vacances. Cela nous donnais 18km et 1100D+ par jour pendant 51 jours, plus les jours de repos.

Nous avons ensuite prit l’ensemble du tracé, mis des points de référence tous les 18km, puis à l’aide du site GR10.fr et sa liste des hébergements et sa liste des bivouacs nous avons cherché des « lieux de dodo » situés au plus proche des points de références afin de tenir les délais. Nous avions ainsi des étapes plutôt équilibrées, de 10km pour la plus courte à 24km pour la plus longue.

MAIS nous avons finalement décidé de nous affranchir de cette contrainte de temps pour pouvoir profiter au maximum de la traversée et ses paysages, sans devoir se presser, et surtout pour nous permettre de faire quelques sommets et quelques détours au passage !

Plan avec les étapes et les villes

Les premières étapes de la traversée correspondent au GR10. Notre premier détour est à l’etape 11, après Arette la Pierre St Martin où nous avons prévu de gravir le Pic d’Anie (2504m).

Pour nous aider à nous rendre compte de la longueur et de la difficulté des étapes, Florian a mis en place de nombreux outils sur QGis pour évaluer les altitudes rencontrées, le profil d’altitude ainsi que le dénivelé et le pourcentage de pente rencontré.

Les altitudes nous ont permis entre autre de choisir nos lieux de bivouac en prenant garde à ne pas être trop en altitude (où nous serions + exposés au vent, au froid, aux orages, …) ou bien, si c’est le cas, à se placer près d’une cabane au cas où.

Les profils d’altitude nous ont aidé à juger de la difficulté d’un tracé via la longueur et le dénivelé cumulé positif ou négatif (je le précise même si ça peut sembler évident mais on ne traite pas de la même façon une étape de 15km suivant s’il y a 1200m de D+ ou seulement 300 de D-).

Pour les pourcentages de pente, c’est aussi utile pour la connaître la difficulté d’une ascension. Ça peut faire un peu doublon avec le profil d’altitude, mais c’est quand même très joli à regarder.

4. Préparer les waypoints

J’entends par waypoints, tous les endroits « remarquables » que l’on va croiser: de la gare SNCF à la source d’eau, en passant par la supérette de village, l’orri ou une jolie grotte.

Sur chaque point nous avons noté toutes les informations qui nous semblaient pertinentes: horaires d’ouverture, adresse, numéro de téléphone, tarifs, etc etc.

Le but était de planifier sereinement nos étapes (point d’eau, ravitaillement, bivouac) mais aussi d’avoir un maximum d’informations pour affronter les imprévus, accessibles hors-ligne, pour adapter notre trajet si besoin. Tout cela sans avoir besoin de galérer sur google à la recherche de la pharmacie la plus proche ou de la prochaine cabane pour se mettre à l’abri.

Les infos les plus horribles à collecter ont été les positions des arrêts de bus. C’est incroyable à quel point cette information peut être inexistante.

5. Le résultat

Sur le tracé, on se retrouve avec environ 950 waypoints. On a rallongé notre trajet d’une vingtaine d’étape par rapport à nos plans initiaux, soit 75 jours de marche au total. Plus les jours de repos, on arrive à une traversée des Pyrénées en 90 jours.

 

C’est dans les Hautes-Pyrénées, vers Gavarnie et le massif du Néouvielle, que nous faisons l’une de nos plus longues divagations: Cirque de Gavarnie, Brèche de Roland, Turon de Néouvielle sont au programme pour 12 jours de pur bonheur (en bleu clair et bleu foncé) au lieu des 3 jours initiaux.

Une fois tout ça créé, il faut aussi pouvoir l’exploiter.

📱 Sur nos smartphones, on peut accéder au projet Qgis grâce à l’application mobile Qfield. 

⌚ Sur nos montres Garmin : on a exporté nos traces et nos points en FitFiles (grâce à un script de notre fabrication). Avec la carte, le gps et l’altimètre (entre autres) intégrés, on peut suivre le tracé sans sortir le téléphone !

trace GPX sur une montre connectée et carte sur le téléphone

A gauche, une trace GPX ouverte sur une montre Garmin.

A droite, le projet de la traversée ouvert sur QField sur un smartphone.

Vous pourriez aussi aimer...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *