Stage Croisière niveau 3 – Intensif – Partie 1
Embarqué au départ de Paimpol (Dufour 360)
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6ème jour – dimanche 21 mai
Port de Perros-Guirec -> Saint-Quay Portrieux
Aujourd’hui c’est dimanche, mais on ne chôme pas ! Départ 8h, nous commençons la matinée par des exercices de virement de bord en solo. On commence à prendre le coup de main.
Nous naviguons jusqu’à passer au nord de l’île de Bréhat. Flo se plaît à travailler les réglages de voile pendant que je fais la sieste. Une fois n’est pas coutume, nous mangeons en nav, nos petits bols à la main, en essayant de ne pas se renverser dessus la salade de pâtes.
Après l’île de Bréhat, nous dépassons Paimpol pour descendre vers l’inconnu avec un grand bord au portant.
Ce long bord et le vent faible sont propices à un envoi de spi didactique. Le vent est de 4-5 nœuds, il n’y a pas beaucoup de risque !
Nous nous dépatouillons de toutes les étapes de l’envoi. Installer la voile, le tangon, frapper les écoutes, le hâle-haut, le hâle-bas… ce que ça semble compliqué !
Mais quelle satisfaction lorsque l’immense voile en toile de parachute rouge flamboie à l’avant du bateau, nous propulsant à quelques 3-4 nœuds (quand le barreur ne dévente pas) !
Quelques dizaines de minutes plus tard, la côte se rapprochant de plus en plus, nous affalons. C’est tout aussi sportif, peut-être même plus. L’arrivée à Saint-Quay Portrieux se fait en douceur. Il est 19h30 et cette journée a été plutôt satisfaisante et, enfin, intense !
7ème jour – lundi 22 mai
Port de Saint-Quay Portrieux -> Port de Saint-Cast
L’un des exercices que j’appréhende le plus, c’est celui des manœuvres de port.
Déjà qu’en voiture, je suis toujours anxieuse au moment de faire un créneau, alors avec un bateau… Il y a beaucoup plus de facteurs qui entrent en compte. Déjà la maniabilité du bateau, ensuite le vent et le courant qui déportent volontiers le bateau ou lui font faire des demi-tours impromptus. Compter en plus la circulation dans le port et vous aurez une bonne image de la complexité des manœuvres !
Bien sûr, par temps calme, sans vent, dans un port sans courant fort, c’est plus simple… mais nous sommes en Bretagne, et s’il fait un soleil radieux, cela n’empêche pas le vent de souffler suffisamment pour rendre les manœuvres délicates.
Nous œuvrons une bonne partie de la matinée sur une extrémité de ponton de pécheur, à pratiquer l’équivalent du stationnement en épi. Florian se débrouille bien. Il maîtrise bien la puissance du moteur, l’orientation du bateau, anticipe le freinage et le courant… Et puis moi, hum, voilà quoi. Sachez seulement qu’aucun bateau n’a été maltraité pendant cet exercice.
A midi, préparation express du repas et départ en catastrophe car nos exercices nous ont mis un peu en retard sur la marée. Le programme de l’après-midi consiste à traverser la baie de Saint-Brieuc pour rejoindre le port de Saint-Cast.
C’est une très belle nav, au large des côtes, qui nous amène tout droit devant le Cap Fréhel, une magnifique falaise plongeant dans la mer, couronnée d’un vaillant phare.
L’après-midi se constitue essentiellement de réglages soigneux des voiles pour faire un tout-droit, et à faire la sieste.
L’ambiance au sein de l’équipage n’est pas terrible. Les tâches et les tours de rôles sont mal répartis et le moniteur semble n’en avoir rien à faire. Nous serrons les dents en essayant de tirer le meilleur du stage malgré tout…
8ème jour – mardi 23 mai
Port de Saint-Cast -> Port de Saint-Malo
Aujourd’hui nous atteindrons l’extrémité est de notre voyage sur la côte Bretonne. Le clou du spectacle: la ville fortifiée de Saint-Malo. Je n’y suis jamais allée alors je ne sais pas à quoi m’attendre mais il semblerait que ce soit très beau ! Je trouve ça incroyable de faire du tourisme par la mer. Y a-t-il beaucoup de personnes pouvant se targuer d’avoir atteint Saint-Malo à la voile pour une petite visite sur la journée ? Je ne connaîtrai pas la gare, certes, mais je connaîtrai bien son port !
Nous partons du port de Saint-Cast au près et remontons le vent pour se placer dans le chenal.
L’échelle Beaufort grimpe bien aujourd’hui: nous oscillons entre 5 et 6 ! De quoi faire un peu de surf sur les vagues et se faire, enfin !, copieusement éclabousser par les embruns.
Résultat, nous remontons le chenal de Saint-Malo à toute vitesse et nous nous retrouvons aux portes de la ville avec près de deux heures d’avance sur le timing prévu.
Pas de souci, nous improvisons une petite session de tourisme. Demi-tour toute dans le chenal pour aller voir une curiosité du coin: une balise « d’eaux saines ». Cette balise indique, à contre-courant de tous les autres types de balises, qu’il n’y a aucun danger. Nous arrivons dessus à toute blinde et en faisons le tour pour prendre des photos sous tous les angles. Puis nous repartons, satisfaits, vers Saint-Malo.
Troisième traversée du chenal, nous sommes toujours à l’avance. On poursuit notre tourisme nautique jusqu’au barrage à marée EDF avant de faire des ronds dans l’eau à l’entrée de l’écluse en attendant notre heure.
C’est la première fois que Flo et moi nous prenons une écluse. Et elle n’est pas des moindre: 150m de long, 25m de large et 14m de profondeur. Nous n’avons pas la moindre idée de ce qu’il faut faire, et on se fait engueuler par le personnel de l’écluse, qui attend nos bouts pour nous amarrer au quai. Grosse improvisation mais nous arrivons finalement à nous mettre en place ! Et c’est parti, remplissage de l’écluse. En une dizaine de minutes, le niveau d’eau monte tranquillement d’une bonne dizaine de mètres pour nous amener à la hauteur du port.
Et nous voilà au pied de l’imposante cité cerclée de remparts.
Une fois à quai et après manger, nous allons faire un petit tour dans la ville tandis que le duo de navigateurs de demain prépare la nav et décide de notre heure de départ. Comme il est probable que nous devions partir assez tôt, nous faisons d’ores et déjà le tour des remparts, contemplant la ville, la mer, les plages, au clair de lune. Nous repérons au loin les balises et les phares qui clignotent, en essayant de reprendre nos repères marins dans le noir de la nuit.
9ème jour – mercredi 24 mai
Saint-Malo -> Port de Dahouet
Finalement, les navigateurs ont décrété que nous pouvions partir en début d’après-midi ! Flo et moi profitons de ce rab de temps pour refaire une promenade dans la ville et sur les remparts, en prenant notre petit déj. Ils ont des pains au chocolat enrobés de chocolat ici, c’est fou. Et c’est un bon terrain d’entente avec les goélands, on s’est fait un bon copain grâce aux miettes.
13h, nous repassons l’écluse dans l’autre sens. Nous nous débrouillons beaucoup mieux cette fois, sachant ce qui nous attend.
La mer est moins agitée aujourd’hui, à notre grand dam. Nous profitons de ces conditions plus tranquilles pour faire des exercices de prise de ris en solo. Encore une manœuvre que ni Flo ni moi n’aurions pensé pouvoir faire seul ! Nous passons plusieurs fois jusqu’à se sentir bien rodés. Nous n’en avons pas fait tant que ça depuis le début du voyage donc ça fait du bien de se décrasser. Par contre, ça donne chaud … !
Tout ça nous occupe bien pendant la longue traversée. Nous nous arrêtons à l’heure du dîner pour mouiller devant l’entrée du port de Dahouet. Nous mangeons en attendant la marée haute qui n’arrive que vers 21h30. C’est avec le soleil couchant dans le dos que nous pénétrons dans le charmant petit port.
Demain, c’est Florian et moi qui faisons la nav. Nous passons la soirée avec le nez rivé sur la carte et les marées pour préparer le trajet. Départ suggéré vers 10h30/11h pour avoir assez d’eau pour sortir.
10ème jour – jeudi 25 mai
Port de Dahouet -> Port de Saint-Quay Portrieux
Traversée retour de la baie de Saint-Brieuc pour rejoindre Saint-Quay Portrieux. Ça commence à sentir la fin…
Le vent Nord-Est nous permet de tirer un long bord au portant vers le port. Le vent est faible… on envoie le spi ! Enfin, l’équipage envoie le spi, pendant que Flo et moi scrutons scrupuleusement nos balises pour nous repérer au milieu des cailloux invisibles.
Notre cap déviant un peu avec le spi, nous nous rapprochons plus du port que ce qui était prévu. Alors que nous voulions plutôt passer au fond de la baie et prendre notre temps pour remonter au port, le moniteur nous envoie finalement directement au port. C’est bien la peine de jouer les navigateurs pour aller passer l’après-midi à terre…
Mais nous utilisons judicieusement cet après-midi pour faire des manœuvres de port. Je commence à comprendre un peu mieux comment se comporte le bateau, mais je sens qu’il me faudra encore de l’entraînement.
11ème jour – vendredi 26 mai
Port de Saint-Quay Portrieux -> Paimpol
Aujourd’hui, retour à Paimpol. Pour changer, il fait gris et la mer est plutôt agitée. Florian et moi reconnaissons mieux la Bretagne dans ce cadre-là ! Il fait plus frais, nous sommes un peu mouillés. Bizarrement, il y a moins de monde sur le pont par ce temps-là … !
Si le trajet ne comporte pas de difficultés notable, l’arrivée au port est plutôt chaotique: personne n’avait songé bon de prévenir l’équipage que nous allions passer une écluse, donc en arrivant dans ladite écluse, nous n’étions pas du tout prêts ! S’en est suivi une embardée du bateau qui s’est malencontreusement retrouvé en travers du passage… avant d’effectuer un demi-tour et se retrouver à l’envers, mais au moins amarré au quai. C’est un peu la honte, au milieu de tous les autres bateaux Glénans. Le moniteur, qui s’est honnêtement et complètement foiré à la barre, fulmine.
Une fois l’écluse passée, nos péripéties ne sont pas finies, il nous faut faire le plein de carburant sur un minuscule quai encombré d’autres bateaux. Après une tentative d’amarrage en couple avec un bateau visiteur, qui se termine avec un gars de la capitainerie qui vient nous virer de là, nous parvenons à nous garer le long du petit quai, avec la moitié du bateau qui dépasse. Puis enfin, nous allons nous ranger avec les autres bateaux Glénans.
Après-midi rangement du bateau et ménage de la cale au pont.
Ces quelques mots cachent quelques heures de frottage acharné qui sont suffisamment pénibles à vivre pour ne pas se les ré-infliger à l’écrit.
Les débriefs de stage sont rapidement expédiés par notre moniteur qui n’attend plus qu’une chose: aller boire un coup tranquille avec ses potes. Grand bien lui fasse…
Nous, nous prenons un chocolat et une gaufre au soleil, jusqu’à ce qu’il soit l’heure de prendre le train pour rentrer, un peu tristement, à Paris, en pensant déjà au prochain stage.
– Fin du stage –
Et vous, est-ce-que vous avez déjà fais un stage Glénans ou de la voile ? Qu’est-ce-que vous en avez pensé ?