Les 5.7, bateaux Glénans

Stage Croisière niveau 1

Première semaine- A terre sur l’île d’Arz

Du vendredi 16 décembre au jeudi 22 décembre 2022

Départ de Paris directement après le boulot. Nous avons fini de préparer nos sacs pendant la journée. Comme d’hab un peu d’angoisse au moment de partir, j’espère qu’on a rien oublié d’important. On arrive à la gare Montparnasse avec une heure d’avance, au cas où le RER C déciderait de nous planter.

Il y a seulement deux heures de trajet jusqu’à Vannes. On mange dans le train et on arrive vers 21h. Après avoir déposé nos affaires à l’hôtel, nous nous promenons dans les rues tranquilles, jusqu’au port, en repérage pour demain matin. Les cafés et restaurants près des pontons sont animés, les illuminations de Noël se reflètent dans l’eau calme. Nous nous éloignons de l’agitation le long du canal pour tenter d’approcher l’océan, mais le golfe est d’un plat désespérant. Nous y serons bien à l’abri pour débuter notre épopée à la voile.

Le lendemain, nous prenons le ferry qui nous amène jusqu’à l’île d’Arz. Il y a de nombreux autres usagers avec des gros sacs à dos et des sacs polochons étanches, j’imagine qu’ils viennent aussi faire un stage avec les Glénans. L’air est vif et froid et pique le nez. Je ressens un mélange d’excitation et d’appréhension face à ce qui nous attend. Quelle idée de venir apprendre à faire de la voile en plein mois de décembre en Bretagne. Si je ressors sans engelures ce sera un miracle. L’innocent clapotis des vagues, le doux ronronnement du moteur et les couleurs pastels du ciel ne me font pas oublier qu’il fait -1°C aujourd’hui.

Nous prenons le temps de visiter l’île d’Arz à pied avant de rejoindre le centre des Glénans; nous avons un peu d’avance et qui sait si nous aurons le temps de faire du tourisme à un autre moment cette semaine. Les plages sont désertes, le moulin à marée paisible.

Moulin à marée sur l'île d'Arz
Moulin à marée sur l’île d’Arz

Plage de l'Île d'Arz
Plage de l’Île d’Arz

Après un rapide déjeuner au bord de l’eau, et alors que nos mains commencent sérieusement à s’engourdir avec le froid, nous rejoignons le centre des Glénans où le rang des stagiaires commence à grossir. Du café chaud et des fruits nous accueillent et nous réchauffent pendant le discours du chef de base. Les stagiaires sont dispatchés par petits groupes à leur moniteur.

Florian et moi faisons la connaissance des autres membres de notre équipe: nous serons 4 stagiaires guidés par M., notre mono. Premier échange pour faire connaissance, découvrir les expériences et les ambitions de chacun pour ces deux prochaines semaines que nous allons passer ensemble.

Aussitôt, nous prenons la direction de la cale pour une première découverte de notre bateau, « Tadorne », un 5.7, croiseur miniature parfait pour l’apprentissage de la voile en croisière.

Malgré le froid vif, les orteils et les doigts gelés, l’enthousiasme est là. Nous hissons les voiles et nous familiarisons peu à peu avec les premiers termes spécifiques à la pratique: la grand-voile, la voile d’avant, les bouts, choquer ou border,…

Premières sensations de vitesse enivrantes. Le cœur bat plus vite quand le voilier prend de la gite. Virer de bord, rater, recommencer. Je me sens perdue au milieu du plan d’eau. Seul existe le bateau, et notre moniteur qui nous mène à bon port.

C’est l’hiver, le soleil se couche déjà quand nous ferlons la grand-voile, de retour au coffre. Nous sommes bien contents de rentrer au chaud. Petit debrief, partage des impressions, et premier topo sur le virement de bord.

Pas trop le temps de se reposer, c’est l’heure de manger. C’est le groupe de stage « croisière niveau 2 » qui est de bordée aujourd’hui, c’est-à-dire que ce sont eux qui font à manger pour tout le monde et nettoient le centre en aide aux maitre.sse.s de maison. Chaque jour un autre groupe s’en charge. Nous, ce sera à la fin de la semaine.

Les 5.7, bateaux Glénans
Les 5.7, bateaux Glénans

 

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 Dans notre bulle coupée du monde, on ne se rend pas compte qu’aujourd’hui c’est dimanche.

 Il pleut des cordes, mais la température a gagné dix degrés par rapport à hier. On superpose les couches et on enrobe le tout avec la salopette et le pantalon de quart avant de sortir sous la pluie pour gagner les bateaux. Les bottes sont indispensables.

 J’angoisse de me retrouver trempée et frigorifiée sous ce temps pourrit. Mais une fois à bord de Tadorne, j’oublie vite la pluie pour me concentrer sur le bateau: il faut se souvenir des mouvements de la veille et gréer le bateau pendant que notre mono dépose les autres stagiaires dans leurs embarcations respectives. Il revient, le cours reprend.

 Nous révisons les manœuvres de la veille en y ajoutant plus de précision. Chacun de nous tourne à tous les postes pour avoir le temps de se familiariser avec les mouvements.

 Il me semble qu’il y a un million de choses à savoir. Je me sens parfois dépassée par l’ampleur de l’entreprise. Mais les consignes et les informations distillées à bonne dose me donnent des objectifs clairs et un peu plus de confiance en moi.

 Nous rentrons trempés mais je suis heureuse.

Manoeuvres de l'équipe sur le Tadorne
Manoeuvres de l’équipe sur le Tadorne

Exercices sous la pluie aux Glénans
Les groupes de stagiaires des Glénans préparent leur bateau pour une après-midi de nav

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Durant les jours qui suivent, nous alternons de la navigation, peu importe la pluie, avec des topos sur les manœuvres que nous avons découvert sur le plan d’eau. Un jour de vent particulièrement fort, nous restons à terre le matin pour apprendre les calculs de marées avant d’enchaîner l’après-midi sur les prises de ris, au coffre, le temps ayant subitement changé en un calme plat et un ciel clair. La météo semble être avec nous.

Chaque sortie est riche d’enseignements, chaque topo cristallise notre apprentissage. La semaine file à toute vitesse. Les journées sont bien chargées.

 

Le jour de la bordée rajoute un petit défi supplémentaire, précurseur de notre future semaine en embarqué: tous les cinq nous préparons à manger, mettons la table, faisons la vaisselle et nettoyons les parties communes, en plus de nos navs et topos désormais habituels. J’aime bien cet aspect participatif.

Un de nos coéquipiers paré pour la prise de coffre sur le Tadorne
Après mdidi tranquille sur le Tadorne

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Dernier jour sur Tadorne. On nettoie et on range le bateau, on ramène les voiles à la base. Demain nous embarquerons sur un voilier nettement plus grand. Je trépigne d’impatience, en me demandant si je suis vraiment prête pour ça. Avant le départ, nous décidons du planning de repas et la liste de course qui va avec. Il faudra faire les courses demain.

 

Bye bye l’île d’Arz…

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Coucher de soleil du l'île d'Arz

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