voilier

Stage Croisière niveau 3 – Equipier polyvalent

Embarqué au départ de Concarneau (Sun Odyssey 349)

 

Du samedi 11 mars au jeudi 16 mars 2023

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Vendredi 11 mars

Paris -> Concarneau

Avec les mouvements sociaux de la réforme des retraites, notre train de vendredi soir pour Quimper a été annulé trois jours avant. Nous faisons donc la route en voiture jusqu’à Concarneau ce soir. Fin du taff 18h, les sacs sont presque près. Départ 19h30. 7h de route jusqu’à Lanester, à côté de Lorient.

Arrivée à 2h30. Dodo bien mérité à l’hôtel, je suis rincée, je déteste conduire et encore plus de nuit.

Port de Concarneau
Le Port de Concarneau – on voit bien les bateaux Glénans avec leurs tauds rouges

1er jour – Samedi 11 mars

Concarneau -> Port La Forêt

 

 Il nous reste un  peu moins d’une heure de route jusqu’à Concarneau ce matin. Il est 11h, nous avons rendez-vous à 13h au centre des Glénans, ça nous laisse le temps de manger. Qui dit Bretagne dit galettes!

Nous rejoignons la base des Glénans. Notre moniteur pour la session nous prend sous sa houlette. Nous serons un groupe de 6 stagiaires, soit 7 personnes sur un Sun Odyssey 349.

Nous déposons nos affaires dans le bateau, un peu en vrac, puis on se répartit les différentes tâches à effectuer avant le départ.

Florian, S. et moi allons faire les courses tandis qu’E. va chercher le gaz, et que nos deux derniers compagnons font l’inventaire du bateau avec le mono. Planning et liste de courses à la main, nous allons à la Biocoop récupérer le panier Glénans de base et l’étoffer un peu. Au programme, couscous, risotto, tartiflette, macaroni,… on ne devrait pas avoir faim.

Nous ramenons le tout au bateau en caddie. Petit instant Tetris pour ranger toute la nourriture dans les fonds et les placards.

courses sur un bateau
Une partie des courses pour la semaine

Ensuite on enfile les quarts et les bottes et après un point sécu, nous prenons la mer. Il est plus de 16h. Nous hissons les voiles, direction Port La Forêt, au nord de Concarneau.

A 7 sur le bateau, il n’y a pas grand-chose à faire. Le barreur tient son poste toute la nav. Pendant ce temps j’ai bordé la voile d’avant une fois et Flo a juste déroulé le génois; qui est sur enrouleur. C’est le mono qui fait les manœuvres de port. Mon excitation et mon impatience se retrouvent étouffées dans l’œuf…

La nuit tombe à toute vitesse. Il fait gris mais on évite la pluie, et on a du bon vent, ce qui nous fait monter à 7-8 nœuds.

 

Arrivés à Port La Forêt, rangement du bateau et répartitions des cabines. Flo et moi on sera dans la cabine arrière tribord. Cuisine, manger, petit point sur les objectifs de stage, attentes personnelles, etc… Je trépigne d’impatience.

En navigation sur le
En navigation sur le « Sémafot » (photo de Ella)

2ème jour – Dimanche 12 mars

Port La Forêt -> Lorient

Comme souvent, j’ai un sommeil agité la première nuit. Un peu de douleurs aux épaules. Mais j’ai eu bien chaud avec mon duvet 0 degré et le bateau n’a pas beaucoup bougé donc ça va !

Levé 8h, pour qu’à 9h le petit-déj soit plié et que l’on soit en tenue sur le pont, près à démarrer avant que la marée ne soit trop basse.

Départ 9h30. Je m’auto-attribue l’écoute de voile d’avant pour les premiers virements de bord, puisque apparemment personne n’a vraiment de rôle. Encore une fois, le barreur passe 2h à la barre pendant qu’on se caille le cul dans le froid sans rien faire.

Pour passer le temps, j’observe le paysage, j’essaye de repérer les amers, ou bien je scrute les voiles en cherchant comment améliorer leur réglage.

C’est sûr, nous sommes trop nombreux. Accrochée à mon écoute dans le froid, j’attends.

A midi, cuisine en nav: riz cantonais (sans lardons pour moi). C’est un peu dur de manger à la gite mais c’est très bon et ça fait du bien !

Je rêvasse de lignes dans le carnet de bord ou d’un peu de nav. Mais c’est le barreur qui vient de quitter son poste qui le fait. Scotchée sur mon banc, je m’endors.

La mer, plutôt calme jusque-là, commence à forcir. Il se met à pleuvoir et les vagues se mettent à rouler.

florian dans le bateau
Ambiance pendant la traversée vers Lorient

C’est à mon tour de prendre la barre à roue. C’est la première fois que j’en touche une, au dernier stage on avait fait seulement de la barre franche. C’est la castagne: la pluie bat mon visage, le vent souffle, les vagues soulèvent le bateau. Droite, gauche, je teste mes repères, je cherche mon près. La barre ne répond pas du tout comme je l’imagine. J’abats fréquemment sans m’en rendre compte. Je suis mon cap au compas car l’horizon n’est qu’un fouillis de vagues dans lequel je n’ai aucun point de repère.

Le mono envoie un virement de bord. Je suis les ordres. La pluie dans la gueule, des vagues de la taille d’un immeuble devant moi. La gite m’oblige à m’accrocher d’un bras au bateau pour ne pas tomber, me laissant une main pour tenir la barre. Je regrette la bonne vieille barre franche ! Toutes les 5 minutes, j’oublie dans quel sens il faut tourner la roue pour lofer.

Au bout d’un temps à la fois très court et infiniment long, c’est au tour de Flo de prendre la barre. Ça lui plaît de barrer dans des conditions un peu costaud, et de sauter sur les vagues. Il enlève même sa capuche pour mieux sentir le vent.

Nous arrivons au port de Lorient après 8h30 de navigation. Je suis trempée comme une soupe et transie de froid. Douche chaude bien appréciée au port. Macaroni au fromage réconfortant. Nous finissons la soirée au bar.

Flo et moi allons nous coucher en ayant la douloureuse sensation de n’avoir rien appris aujourd’hui. 1h et quelque de barre à roue en ayant rien compris à ce qui se passait. Et pas une topo en deux jours… Il faut que je calme ma déception. Je dois essayer de tirer le meilleur parti de ce stage, et ce n’est pas en boudant que je vais y arriver.

3ème jour – Lundi 13 mars

Lorient

 

Aujourd’hui il était prévu tempête toute la journée, nous avions donc prévu de rester au port de Lorient. Au réveil, grand ciel bleu, un petit vent tranquille. Le BMS s’est déplacé dans l’après-midi. Ce sont les aléas de la météo. Au moins, nous devrions avoir le temps de faire un ou deux topos, j’espère.

port de lorient
On cherche toujours la tempête au Port de Lorient

En tout cas, la grasse mat’ fait du bien. Il est rapidement l’heure de préparer à manger pour le midi, et en moins de deux il est déjà 14h. Il est grand temps pour un premier topo, qui commence autour du café. C’est topo navigation et règle de cra. Autant un petit rappel ne fait pas de mal, autant en 5 min j’ai retrouvé mes repères et tout le reste n’est que re-dite de tout ce qu’on a vu dans le stage niveau 1…

Nos voisins de stage niveau 3 polyvalent reviennent de leur séance de manœuvre de port et nous leur filons un coup de main pour s’amarrer en double.

Flo et moi profitons de la pause pour nous rafraîchir la mémoire sur les calculs de marées en préparant ceux du lendemain. Ce qui amène notre moniteur à considérer à juste titre que nous n’avons pas besoin du topo suivant sur les calculs de marées…

Exit le deuxième topo, nous en profitons pour aller prendre notre douche.

Je suis un peu stupéfaite par les différences de connaissances entre les différents participants. Pourtant dans le lot il y en a qui ont fait le même type de stage de niveau 1 que nous.

Après le repas, nous avons rendez-vous au bar avec notre moniteur de niveau 1 justement. Ça nous fait bien plaisir de le revoir et de discuter avec lui de ses projets de bateau.

notes sur la navigation
Notes sur le topo de nav niveau 1

4ème jour – Mardi 14 mars

Lorient -> Port-Tudy (île de Groix)

 

Le programme d’aujourd’hui a changé plusieurs fois à cause de la météo. La version finale consiste en un tour de l’île de Groix pour terminer à Port Tudy ce soir. Le temps est clair et la houle vigoureuse. Après discussion, notre chef de bord a décidé de mettre en place des quarts afin de s’assurer d’une meilleure répartition des passages aux différents postes. Ce qui est apprécié de tous, je pense.

 

C’est mon groupe qui commence: J. à la barre, Flo aux voiles et moi à la navigation. Je guide le barreur dans la sortie de la rade de Lorient. C’est plutôt sport, et un bon exercice ! Je suis ravie de m’atteler à ce poste, j’ai toujours l’impression qu’il faut que je bluffe pour montrer que je suis sûre de moi.

On fait des ronds dans l’eau dans la rade pour avoir le temps de gréer un ris supplémentaire avant de sortir en pleine mer – on a fait un premier essai et il y avait beaucoup trop de vent. Puis c’est parti pour le grand tour ! L’île de Groix n’est visuellement pas très loin. On s’en approche au grand largue, pour en faire le tour dans le sens anti-horaire.

Les équipes tournent. Les derniers nuages disparaissent dans le ciel tandis que la houle se forme en creux allant jusqu’à 4-5m de haut. Nous surfons sur les vagues. Si l’équipage est ravi, le chef de bord un peu moins. Voyant que nous avons à peu près la situation en main, après avoir rendu son petit-déj par-dessus bord, il va s’allonger dans le carré, nous surveillant du coin de l’œil.

Navigation en cours de route
Navigation en cours de route ! (photo de Ella)

Florian passe à la barre, J. à la navigation. Je me mets aux voiles pour éviter d’aggraver le début de mal de mer que je sens pointer.

Nous passons à quelques milles seulement de la côte de Groix, on a une vue imprenable sur ses falaises abruptes. A la nav’, panique de quelques minutes, croyant que nous fonçons droit sur des rochers dissimulés dans l’eau ! Heureusement il s’agit d’une erreur de positionnement, nous sommes toujours en sûreté et orientés correctement.

Par prudence, nous nous éloignons tout de même un peu des côtes.

falaises de l'île de Groix
Les falaises de l’île de Groix

La promenade se poursuit sous un soleil ardent. Ça fait du bien après ces jours de grisaille. Ceci dit, ça ne nous empêche pas de nous retrouver ponctuellement trempés par une éclaboussure, lorsque la coque tape dans la houle. Au milieu de tout ça, nous arrivons tout de même à manger la salade de pâtes préparée par les bons soins de E. et J. la veille.

Florian à la barre et Ella à l'écoute de voile d'avant
Florian à la barre et E. à l’écoute de voile d’avant

sAlors que nous virons pour entamer le troisième côté de l’île, Marco reprend un peu des couleurs et revient sur le pont. C’est à mon tour de faire une petite sieste à l’intérieur. J’adore les siestes-bateau. Le ballotement du bateau, le bruit de l’eau qui frappe, la fatigue de la concentration, tout ça se condense en une sieste intense de 10 à 30 minutes dont je ressors ragaillardie. Ça tombe bien, c’est bientôt mon tour de prendre la barre.

La houle s’est nettement apaisée, le vent aussi. Alors que nous étions partis au solent et 3 ris, on renvoie progressivement notre grand voile pour reprendre un peu de vitesse. C’est beaucoup plus facile de barrer dans ces conditions, je reprends peu à peu des repères et je comprends mieux le comportement de la barre à roue.

Le trajet se fait plus paisible jusqu’à Port-Tudy, si bien que l’on affale le solent pour dérouler le génois avant d’arriver.

Nous nous amarrons au ponton visiteur à côté de nos collègues niveau 3. Il se fait tard déjà.

Nous rangeons le bateau avant de se mettre à la cuisine. Certains tentent les douches, peut-être chaudes peut-être pas. On est tous bien contents de cette journée de pratique intense. Le fait que le mono ait été malade, ça l’a obligé à lâcher du lest, et ça nous a fait prendre des responsabilités. C’était très instructif.

florian et son pare-battage
Florian et son pare-battage

5ème jour – Mercredi 15 mars

Port-Tudy (Groix) -> Port La Forêt

 

Belle et longue nav en perspective aujourd’hui. Potentiellement pas mal de grand largue ou travers, notre chef de bord pense nous faire sortir le spi. En route sous un ciel gris mais pas pluvieux. La visibilité oscille entre bonne et bof. On reprend notre système de quart. Le vent et l’allure sont bons mais finalement notre mono ne se sent pas d’envoyer le spi. Ce n’est pas moi qui irait le pousser, personne ne maîtrise cette voile sauf lui, et elle peut être sacrément dangereuse.

La traversée se poursuit sans évènement notable. De retour à Port Laf’, on va au bar pour faire le bilan de mi-stage (hum hum) et faire quelques nœuds de chaise. Puis douche, cuisine, manger, vaisselle, dodo.

Port-Tudy sur l'île de Groix
Port-Tudy sur l’île de Groix

6ème jour – Jeudi 16 mars

Port La Forêt -> Concarneau

 

Dernier jour. Il fait nuageux mais le soleil perce un peu. Nous mettons les voiles vers Concarneau, avec un petit détour par une zone de bouées sur lesquelles nous nous entraînons à manoeuvrer le bateau pour faire de la prise de coffre/récupération d’homme à la mer à la voile. C’est intéressant de revoir la manip’. On a le temps de passer une fois chacun, avant de reprendre la route vers Concarneau.

L’arrivée se passe tranquillement.

On amarre le bateau, on mange, puis débute le grand ménage post-stage. On vide et on nettoie toutes les surfaces dans le bateau. E. et moi frottons le pont tandis que les autres s’activent à l’intérieur pour écoper les fonds. Autour de 16h, le bateau est près à être rendu. Nous terminons au bar devant un bon chocolat chaud pour faire les bilans de fin de stage et papoter.

Notre mono a eu l’air de s’être fait un peu remonter les bretelles par son responsable. Il faut dire qu’on a été assez durs avec lui dans le bilan… Si nous, nous n’avons pas appris grand-chose, je pense que lui a de quoi travailler.

Une partie de l'équipe du
Une partie de l’équipage du « Sé ma fot », en route vers Concarneau

L’après-midi se finit tout de même dans la bonne humeur. Nous sommes contents d’avoir pu pratiquer, faire du bateau, profiter du grand air.

***

Nous restons encore une journée non loin de Concarneau pour nous reposer, nous balader et profiter du bord de mer avant de reprendre la route vers Paris. La Bretagne est décidemment une très jolie région.

La ville de Concarneau depuis le GR34
La ville de Concarneau depuis le GR34

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1 commentaire

  1. Coucou ma fille! Encore une belle page de lecture et de belles photos. On sent un peu de déception, le moniteur n’était pas au point semble-t-il. Et un moniteur de voile qui a le mal de mer ça m’a quand-même surpris! Pou faire les C majuscule avec une cédille il faut taper Alt+128 comme ça : Ç ! Je te fais d’énormes bises!

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